Correspondance de culture

       Qui n’a jamais voulu voir ou entendre ce qui pouvait bien se passer ailleurs? Pour ma part, j’ai eu ce désir de découverte au secondaire lorsque je suis tombée sur un site internet qui offrait la possibilité de correspondre entre adolescents de la France et du Canada francophone. Que de surprises de recevoir une lettre par la poste une bonne journée de la part d’une adolescente française qui avait environ mon âge qui me racontait un peu de quoi avait l’air son monde! Je vivais alors le plaisir d’écrire pour se faire lire et de lire pour découvrir.

 

Image crée par : Valéry Lavoie
Image crée par : Valéry Lavoie

       Bien que toujours aussi plaisantes à écrire, les lettres envoyées par la poste traditionnelle sont devenues un peu désuètes aux yeux de la nouvelle génération, mais le besoin de communiquer et le désir de s’ouvrir sur le monde sont restés d’actualité. Ainsi, je me suis dit que je pourrais utiliser l’univers des technologies de l’information et de la communication (TIC) pour réaliser un projet spécial dans ma classe avec un groupe d’élèves vivant ailleurs autour du globe. Qu’est-ce qui pourrait bien permettre aux élèves de découvrir une diversité de culture en respectant le cadre général du Programme de formation des écoles québécoise (PFÉQ) tout en y intégrant les TIC? Une idée bien simple, c’est-à-dire une correspondance électronique avec une classe francophone autour du globe. Ces rencontres pourraient être constituées d'échanges sous la forme de courriers électroniques et de rencontres Skype (si les réseaux horaires le permettent). Pour réaliser celles-ci, les correspondants proviendraient autant des écoles à travers le Québec et le Canada qu'ils viendraient d’ailleurs au monde. Les partages pourraient traiter des caractéristiques de chaque élève, des intérêts, des cultures ainsi que des questions que les enfants auraient pour son correspondant. Pour la réalisation d’un tel projet, il serait alors intéressant d’impliquer des parents bénévoles pour aider et soutenir les élèves lors du processus rédactionnel des échanges.  

 

       Jusqu’à maintenant, je n’ai pas eu l’occasion d’employer les TIC comme moyen d’ouverture sur le monde par faute de ressources, de temps et de correspondants. Aussi, au courant de mes stages, les parents n’ont pas eu l’opportunité de participer à la vie de classe ou même à des projets. Non par manque de désir de les intégrer, mais par manque de temps, mes anciennes enseignantes associées ont réalisé des projets de ce type à la suite de mon stage. Ainsi, n’étant pas toujours complètement à l’aise avec la présence des parents en classe, je pense que cet exercice d’implication serait possiblement un bien grand saut. Je pourrais alors commencer par une participation à de plus petits ateliers afin que mes parents bénévoles puissent comprendre mes attentes et le fonctionnement de la classe. Au préalable, j’espère établir une relation de collaboration saine et positive avec les parents étant donné qu’il s’agit d’«une condition essentielle à la réussite d’un programme de participation volontaire» (Forgette-Giroux, R. et Richard, M., 1984).

 

       Pour les élèves immigrants, le partenariat avec les parents peut encourager et favoriser l’intégration de ceux-ci par le partage de culture. Ce projet peut aussi les amener à avoir davantage confiance en leurs capacités pour partager des caractéristiques à leur correspondant. De cette façon, l’enseignant encouragera le développement dans le domaine du Vivre ensemble et citoyenneté par l’ouverture à la diversité des cultures où les élèves apprendront autant sur la culture d’inconnus que de membres de leur groupe.

 


Références

Claes, M. et Comeau, J. (1996). L'école et la famille : deux mondes ?. Lien social et Politiques, (35). p. 75-85. doi : 10.7202/005075ar. Récupéré de : http://www.erudit.org/revue/lsp/1996/v/n35/005075ar.pdf

 

Forgette-Giroux, R. et Richard, M. (1984). Les attitudes des enseignants et la participation volontaire des parents en salle de classe. Revue des sciences de l'éducation, 10 (2). p. 261-272. doi : 10.7202/900451ar. Récupéré de : http://www.erudit.org/revue/rse/1984/v10/n2/900451ar.pdf

 

Kanouté, F., Vierginat André, J., Charette, J., Lafortune, G., Lavoie, A. et Gosselin-Gagné, J. (2011). Les relations école-organisme communautaire en contexte de pluriethnicité de défavorisation. McGill Journal of Education / Revue des sciences de l'éducation de McGill, 46 (3). p. 407-421. doi : 10.7202/1009174ar. Récupéré de : http://www.erudit.org/revue/mje/2011/v46/n3/1009174ar.pdf

 

Ministère de l'Éducation. (2001). Programme de formation de l'école québécoise (PFÉQ) - Version approuvée. Éducation préscolaire/ Enseignement primaire. Québec: Gouvernement du Québec. Récupéré de : http://www1.mels.gouv.qc.ca/sections/programmeFormation/primaire/pdf/prform2001/prform2001-010.pdf

 

Myre-Bisaillon, J., Boutin, N. et Beaudoin, C. (2014). Les pratiques d'éveil à la lecture et à l'écriture à la maternelle en milieux défavorisés : quand les parents viennent en classe.  Nouveaux c@hiers de la recherche en éducation, 17 (2). p. 66-95. doi : 10.7202/1030888ar. Récupéré de : http://www.erudit.org/revue/ncre/2014/v17/n2/1030888ar.pdf


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