L'univers écrit et moi...

     Quand on est enfant, on veut souvent faire comme les grands et, pour moi, c’était principalement d’apprendre à communiquer à leur façon avec tout le décodage et l’encodage de message que ça nécessitait.

 

       Ma mère travaillant à la bibliothèque de ma municipalité depuis que j’ai environ trois ans, j’ai rapidement été en contact avec la littérature de tous les genres allant du documentaire à l’album jeunesse et de la bande dessinée à la 

 Lire, c’est...

~Vivre à travers les yeux d’un autre dans un univers aussi fantaisiste que réaliste.
~Décoder notre monde une lettre à la fois avant de rendre le sens aux mots.
~S’informer de ce qui se déroule ailleurs sur la planète.

~S’évader de la réalité pour un court instant.

  

revue. Malgré que j’adorais entendre les grandes personnes qui m’entouraient me raconter des histoires, j’ai vite eu l’envie de devenir autonome dans ce processus. Dès que j’ai eu une maîtrise assez suffisante de la lecture, j’en ai profité pour lire tous les albums de Robert Munsch et la collection de Monsieur et Madame que ma mère pouvait me rapporter du travail. Sans trop tarder, je me suis mise à parcourir des documentaires pour leur aspect intrigant de découverte ainsi que des bandes dessinées pour leur côté plus humoristique et simple à suivre. Les romans de plus de cent pages me semblaient souvent beaucoup trop gros et longs à lire pour me motiver à tenter l’expérience, et ce, au grand désarroi de mon enseignante de cinquième année. Pour elle, les bandes dessinées et les revues n’avaient pas vraiment leur place dans la catégorie des « vrais » livres. Malheureusement, ce discours a teinté mon impression de ce qu’était réellement la lecture jusqu’à me donner l’impression de ne pas réellement être une lectrice. Même à ce jour, je lis des romans de façon très occasionnelle quand il s’agit de roman policier comme Suspecte ou plus fantaisiste comme Peggy Sue et les fantômes leur préférant plutôt des biographies romancées, des documentaires et des bandes dessinées.  

 

 Écrire, c’est…

~Coucher sur papier toutes les idées qui nous tournent en tête pour y calmer la tempête.

~Apprendre à s’exprimer avec toutes les nuances de la langue de manière plus permanente et réfléchie.

~Transmettre un message d’amour, de connaissances ou d’intérêt à un futur lecteur.

~Entreprendre un projet que l’on ne voudra potentiellement pas voir se terminer.

~Créer un espace littéraire propre à soi avec l’opportunité d’en permettre sa lecture à l’autre ou de simplement le garder pour soi.

~Partager ses pensées dans l’espoir de mieux se construire.

  

     Ne me considérant ainsi plus comme exploratrice littéraire, je me suis tournée à partir de la fin du primaire vers l’écriture pour lequel j'éprouvais une certaine facilité et qui me semblait maintenant plus accessible. J’écrivais un peu pour tout et pour rien passant du récit de ma journée à l’expression des vives émotions que j’avais vécu à des poèmes et des récits fantaisistes. Sans que cela ait fait partie de ma routine quotidienne, au courant de tout mon secondaire, je couchais sur papier toutes ses idées qui me tournaient en tête selon l’élan de créativité du moment. Dès mon entrée en technique d’éducation à l’enfance au cégep, on m’a appris à structurer mes journaux de stage de façon à en faire ressortir l’aspect plus réflexif. Généralement, le format était peu flexible à s’adapter selon mes besoins d’expression du moment et prenait et temps fou à compléter. Le résultat se résumait assez bien en un découragement de toutes envies d’écrire un journal personnel pour noter tout ce que je n’avais pas pu dans la version officielle. Arrivée à l’université, j’étais encore dans cette impression de devoir respecter les normes du superviseur dans mon journal qui redeviendrait alors qu’un simple outil d’évaluation pour lui. Que de joie de pouvoir y exprimer tout ce dont j’avais besoin sans réelle restriction de page comme les bons coups, les coups de cœur, les idées à tenter, les aspects à améliorer et, avouons-nous-le, les fois où j’ai eu l’impression de me « planter ». Cette mise sur papier me permettait réellement de prendre davantage de recul avec les événements qui se produisaient afin de mieux réfléchir sur mes pratiques et mon enseignement.


Sans trop comprendre pourquoi, à chaque fois que le stage se termine, mon écriture quotidienne de journal de bord qui me semble pourtant si aidant en tant que stagiaire ne me suit pas dans les contextes de suppléance. Puis, vint le trimestre d’automne 2016 avec son cours projet sur la littérature. En quelques cours, je réalise que je n’écris plus pour moi comme je le faisais au secondaire et que je suis maintenant plus craintive qu’à l’époque de présenter ce que j’écris même à un membre de ma famille de peur du jugement de l’autre. D’atelier en atelier, de page blanche en page libre, je me réconcilie avec mon écriture, avec mon besoin d’écrire, mais la peur, même plus petite, reste présente. Vient le micro ouvert où nous devons présenter un texte que l’on a travaillé et retravaillé. Pour l’écrire, j’ai vraiment eu le besoin de me couper des autres, de me couper de ceux dont le jugement m’effrayait. Au bout de la ligne, une belle fierté d’accomplissement pour avoir réussi et un désir de recommencer à écrire pour moi simplement pour le plaisir.

 

     Quoi qu’il en soit, je continue d’aimer lire et écrire même si je ne le fais plus aussi fréquemment qu’auparavant. En effet, j’éprouve le même bonheur à partager un bon livre avec les élèves qu’à écrire avec eux. De mon cours sur la littérature, j’ai aussi ressorti que j’avais la possibilité de permettre aux élèves une écriture et une lecture plus libre en leur donnant, par exemple, l’opportunité de choisir le genre et le sujet. Autant comme il m’arrive de me buter contre une page blanche quand je ne me sens pas inspiré par un sujet, j’ai le désir de laisser la chance aux élèves d’être inspirés par leur écriture en ne les pressant pas à produire. Enfin, je pense qu’avoir repris le plaisir de coucher sur une feuille, qu’elle soit en papier ou virtuelle, me donne envie de poursuivre l’écriture d’un journal de bord à l’extérieur du cadre des stages, comme en suppléance, pour conserver un certain recul et introspection sur mes pratiques enseignantes telle la gestion de classe. Ainsi, en plus des lectures que j’aurai l’occasion de consulter dans des revues de recherches sur l’éducation, les traces écrites que je me serai laissées pourront m’aider dans mon insertion professionnelle.

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Création Littéraire et appareil réflexif
Il s'agit d'un document qui a été soumis à l'évaluation à l'automne 2016 dans le cadre du cours DDM410B à Véronique Bachand. Ce travail offre un exemple de mon cheminement en écriture ainsi que ma capacité à réfléchir sur le sujet.
Valéry Lavoie - Création littéraire et a
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Cette attestation de réussite du test de certification en français écrit pour l'enseignement (TECFÉE) par le centre d'évaluation du rendement en français écrit (CÉFRANC) dénote de ma maîtrise de la langue française écrite. J'ai réalisé le TECFÉE le 9 février 2014.


J'ai personnellement composé chacun des encadrés sur cette page ( Écrire, c'est... et Lire, c'est...).


Références

Lavoie, V. (2016). Création littéraire et appareil réflexif. DDM410B - Littérature et créativité. [Document non publié]. Université du Québec à Montréal.


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