Une Équipe cycle? Pourquoi faire?

        Selon la définition de Lafortune (2004, p.57) qui est cité dans Gendron et Lafortune (2007, p. 4), « une équipe-cycle est un regroupement de personnes œuvrant auprès d’élèves d’un même cycle d’apprentissage qui assument des responsabilités collectives quant aux discussions et aux interventions à réaliser pour favoriser le développement de compétences chez ces élèves. L’équipe-cycle est aussi responsable de l’évaluation de l’atteinte des compétences par les élèves », par exemple, l'équipe du deuxième cycle est constituée des enseignants de la 3e et de la 4e année. Quand j'ai pris le temps d'y penser, je me suis demandée comment est que ces équipes sont utilisées dans des contextes réels. Pour le savoir, j'ai tenté d'observer les situations de coopération qui existaient dans les écoles que j'ai croisées avant de lire ce qu'en disait la recherche.

 

        Parfois, on ne retrouve qu'une classe par niveau au sein d'une école. Le travail en équipe-cycle est alors le seul possible s'il veut se faire dans une même école. D'autre fois, l'école comporte jusqu'à 5 classes de chaque niveau. La collaboration entre une si grande quantité d'intervenants peut alors se révéler un peu plus complexe à réaliser.

 

        Au cours de mes stages, je n'ai eu que très peu l'opportunité de vivre des échanges en équipe cycle, car nous travaillions plus étroitement avec ma collègue de niveau quand il y en avait une dans l'école. Malgré que je n'ai pas été en mesure de trouver beaucoup de recherches sur le travail en équipe cycle pour les enseignants, les rencontres d'équipe cycle permettraient une planification à long terme «[...] permettant d'ordonner les actions dans le temps au regard de ressources finies et de suivre par ailleurs leur évolution en les traçant» (Bazet, 2002, p.163; cité dans Marcel, 2009, p. 51). C'est ce qui expliquerait l'utilité de se rencontrer en équipe-cycle pour organiser les apprentissages des élèves dans le temps d'un cycle tout en conservant une certaine cohérence interne au sein des écoles. J'ai déjà pu observer des signes de ce désir de cohérence par la mise en place d'un code de correction unique dans des établissements où les seules modifications qui y étaient faites sont l'ajout d'année en année des items à corriger dont ils n'avaient précédemment pas besoin.       

 

 

        En règle général, je n'ai pu observer que des rencontres entre enseignants semblant se "limiter", la plupart du temps, à des rencontres de niveau quand il ne s'agissait pas des assemblées générales et des différents comités. Les raisons de cette si faible fréquence peuvent être multiples en passant du manque de temps au manque d'intérêt chez les participants. Toutefois, quand elle est utilisée, l'équipe cycle semble servir habituellement à établir une certaine cohérence interniveau pour ce qui a trait aux enseignements et aux projets réalisés. C'est généralement dans ces rencontres que l'on discute des finalités reliées au cycle en question et des moyens choisis pour les atteindre. En lisant le texte de Gendron et de Lafortune (2007, p.2), j'ai cru comprendre que les craintes des enseignants du primaire par rapport au travail en équipe-cycle (TEC) se divisaient en quatre grandes catégories qui sont «1) [...] concernant l'individu, face à lui-même, mais surtout face aux autres ; 2) [...] relatives au fonctionnement de l’équipe sont des craintes plutôt personnelles ; 3) [...] reliées à la charge de travail exigé par le TEC en lien avec l’idée préconçue qu’il serait exigé d’avoir une "pensée unique" » et, finalement, «4) [...] liées à l’exigence de connaissances théoriques pour participer à des discussions qui pourraient prendre une tangente trop philosophique.» Si je me fie au travail que nous réalisions en équipe-niveau lors de mes stages, il me semble qu'il est toujours plus facile de travailler en équipe avec des personnes qui gardent l'esprit ouvert en étant prêt à partager ses expériences avec ses pairs que ce soit pour demander conseil ou pour en offrir un. Cependant, je me demande si le travail en équipe-cycle augmente réellement la charge de travail individuel ou si ce ne serait pas plutôt une opportunité de repenser l'organisation du travail de façon efficace. Aussi, je pense que la crainte d'avoir besoin de plus grandes connaissances théoriques pourrait être davantage perçue simplement comme un moyen de poursuivre son développement professionnel en restant au fait de l'actualité en éducation grâce et pour les membres de son équipe.


Références

Bazet, I. (2002). Le plan ou la prescription de l’engagement. Document téléaccessible à l’adresse : http.//www.ergonomie-self.org/acte/congres2002.html.

 

Gendron, B. et Lafortune, L. (2007). Symposium : Émotions et compétences émotionnelles des personnels éducatifs et scolaires : quels impacts sur la pédagogie et le bien-être au travail? - Dimension affective, travail en équipe de collègues et bien-être des personnels scolaires. Actualité de la Recherche en Éducation et en Formation, Strasbourg. Récupéré de : http://www.congresintaref.org/actes_pdf/AREF2007_Louise_LAFORTUNE_277.pdf

 

Marcel, J.-F. (2009). De la prise en compte des pratiques enseignantes de travail partagé. Nouveaux cahiers de la recherche en éducation, 12 (1). p. 47-64. doi: 10.7202/1017487ar. Récupéré sur : http://www.erudit.org/revue/ncre/2009/v12/n1/1017487ar.pdf

 


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Commentaires: 1
  • #1

    sex dziwki (samedi, 09 septembre 2017 06:23)

    renga