Les 7 règles de vie en classe

        À ma première période de prise en charge de mon stage 1, j'ai éprouvé quelques difficultés à mettre en application les différentes règles de la classe. J'ai averti à de multiples reprises un élève qui n'était pas à son affaire et qui bavardait avec d'autres élèves de la classe les dérangeant dans leur travail. Je ne me suis pas rendue à l'avertissement écrit au tableau et donc au manquement malgré que ça aurait été la conséquence logique de son comportement.

        Face à ma difficulté à mettre en application les 7 règles et la conséquence qui suit une infraction, j'ai ressenti une certaine déception et une certaine incompréhension. J'étais déçue de constater que je n'avais pas autant de facilité à appliquer les 7 règles que j'en avais à les comprendre. Sur le coup, je ne comprenais pas non plus ce qui m'avait amenée à ne pas agir directement dès les premiers signes du comportement dérangeant de l'élève. Lors de ma rétroaction avec mon enseignante associée, elle m'a expliqué que j'avais probablement dû avoir la peur que les élèves ne m'apprécient plus si j'étais trop «sévère». J'ai alors pris le temps d'observer la technique de gestion de classe de mon enseignante associée. Elle utilise 7 règles de vie qu'elle a mises en place dans la première semaine de l'année scolaire. Les conséquences lorsqu'un élève enfreint l'une des règles a été expliquées étape par étape aux élèves. Mon enseignante associée commençait par donner un avertissement verbal, puis elle écrivait le nom de l'élève au tableau avec le numéro de la règle enfreinte à côté. Elle donnait un dernier avertissement verbal avant d'apposer un crochet à côté de la règle qui équivalait à un manquement dans leur passeport (cahier de communication des comportements) de toute l'école.

        D'après la lecture de l'article La gestion de classe au cœur de l'effet enseignant de Stéphane Martineau et Clermont Gauthier (Revue des sciences de l'éducation, 1999), j'y ai compris qu'il avait été primordial de la part de l'enseignante de mettre en place ce système dès le début de l'année scolaire afin d'optimiser sa gestion de classe (Doyle, 1986, 1990; Evertson, 1989; Good, 1983). Cependant, il s'agit là seulement de la base de la gestion de classe puisque l'on indique que c'est par l'application cohérente, constante, claire, conséquente et concrète de ces règles par l'enseignant que ce système va fonctionner. Selon Butler (1987; tiré de Revue des sciences de l'éducation, 1999), il est aussi important de s'assurer que «les conséquences relatives à leur manquement sont planifiées à l'avance.»  À partir de cette lecture, il m'a été plus facile de comprendre que les élèves continueraient de m'apprécier même si j'appliquais la discipline et même qu'ils me respecteraient davantage de cette façon.

        Avec le recul actuel et une meilleure compréhension de ce système de règles, je comprends mieux comment le mettre en application pour respecter à la fois mes limites et celles indiquées par mon ancienne enseignante associée. C'est avec ces moments de difficulté à appliquer le système que j'ai appris à mieux me connaître. À l'avenir, je tenterai de m'approprier le système de gestion de classe plus rapidement afin de pouvoir l'appliquer de façon constante, cohérente, conséquente, claire et concrète. Le premier moyen que je pourrai employer est de ne pas hésiter à poser toutes les questions nécessaires à mes futur(e)s enseignant(e)s associé(e)s comme le nombre d'avertissements donné avant de passer à l'étape suivante du système de gestion. Par exemple, je rappellerais mes consignes aux élèves avant une activité afin qu'ils connaissent clairement les comportements et attitudes attendus. Je ne devrai alors pas hésiter à sanctionner les comportements non désirés à la suite de 2 avertissements pour démontrer aux élèves que je suis cohérente et conséquente dans mes propos.

Valéry Lavoie