Une mentalité à mettre à jour...

        À la suite de la lecture de l’article Élèves de milieux défavorisés : «assieds-toi et tais-toi» d’Hugo Pilon-Larose paru le 26 octobre 2014 dans le journal La Presse, j’ai eu la possibilité de lire le point de vue de la professeure Jessica McCrory Calarco au sujet des phénomènes inégalitaires vécus entre les classes sociales dans les écoles influencés par l’éducation parentale. En effet, elle mentionne que les élèves issus de milieux défavorisés étaient moins portés à poser des questions en classe ou à aller chercher de l’aide que les élèves issus de la classe moyenne. Mme McCrory Calarco poursuit en notant que ce type de comportement «est bel et bien transmis par l’éducation parentale.» Je suis d’avis qu’il est préférable, en tant qu’enseignant, d’amener les parents à comprendre la pédagogie actuelle dans nos classes afin qu’ils puissent encourager leurs enfants à interagir avec l’enseignant et à venir chercher de l’aide s’ils en ont besoin. 

        Comme l’indique si bien Mme McCrory Calarco, «Certains se basent souvent sur leurs propres expériences scolaires, parfois limitées, à une époque où poser des questions n’était pas nécessairement bien vu.» ce qui veut dire que certains parents ne connaissent pas nécessairement les approches pédagogiques favorisées des écoles dans lesquelles leurs enfants évoluent.  Selon Marguerite Altet (Altet, 1991; cité dans Revue Française de Pédagogie, 1994), l’enseignement «est un processus interactif, interpersonnel et intentionnel qui utilise les interactions verbales et non-verbales [sic] pour atteindre un objectif d’apprentissage».  

        Selon mon expérience en stage et mes différentes conversations avec des enseignants en place, ce sont les interactions que nous pouvons avoir avec les élèves qui nous permettent de guider notre pratique d’enseignement. À l’aide de ces observations, nous pouvons identifier où est rendu l’élève dans le cheminement de ses apprentissages et l’aider à travailler ce qui est plus difficile pour lui. Lorsque je donnais une période d’enseignement en stage suivie d’une période d’exercices, j’utilisais les questions des élèves pour savoir s’ils avaient bien compris et pour m’ajuster au besoin dans mon retour sur les activités. Si les élèves ne posaient pas de questions, ils nous seraient alors beaucoup plus difficiles de pouvoir identifier les besoins de nos élèves et ainsi apporter les ajustements nécessaires en leur offrant notre aide. C’est donc notre rôle d’expliquer aux parents ce que nos interactions nous permettent d’observer et que c’est pour offrir toutes les chances de réussite. 

       En sommes, je pense qu’il relève du rôle de l’enseignant d’amener les parents à comprendre la pédagogie actuelle favorisant les interactions entre l’enseignant et l’élève afin que ces parents puissent encourager leurs enfants à interagir avec l’enseignant et à venir chercher de l’aide s’ils en ont besoin. Aussi, plus les parents sont invités à participer aux cheminements de leur enfant, mieux ils comprennent le fonctionnement de la classe et plus ils sont en mesure d'aider adéquatement leur enfant. 

Valéry Lavoie 

Pilon-Larose, Hugo. (26 octobre 2014). Élèves de milieux défavorisés : «assieds-toi et tais-toi». La Presse. Récupéré de http://www.lapresse.ca/vivre/societe/201410/24/01-4812384-eleves-de-milieux-defavorises-assieds-toi-et-tais-toi.php

Revue Française de Pédagogie. (avril-mai-juin 1994). Note de synthèse : Comment interagissent enseignant et élèves en classe?. n°107. Récupéré de http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfp_0556-7807_1994_num_107_1_1268